Bien que l’arrivée d’un premier enfant bouleverse votre quotidien et vos certitudes, la naissance du deuxième peut être tout aussi déstabilisante, voire plus!
Cette grossesse et ce bébé seront certainement différents du premier, et il vous faudra vous occupez de l’aîné en plus du bébé! Mais rassurez-vous, l’être humain possède des capacités d’adaptation insoupçonnées!
Quand et comment l’annoncer à l’aîné?
Les enfants perçoivent très tôt des signes qui peuvent leur faire dire que quelque chose a changé chez leur mère. Ainsi, si l’enfant ne montre pas de signes, il est préférable d’attendre les 3 mois “conventionnels” voire plus sinon, il faudra en parler plus tôt si vous sentez des choses chez votre enfant! Partant du principe que l’enfant perçoit les changements de ses parents, il est préférable de mettre des mots sur ce qui se passe au lieu de le laisser trop longtemps avec une inquiétude qu’il ne peut comprendre et ainsi se créer des scénarios souvent plus angoissants que la réalité.
Il ne s’agit pas non plus d’en parler trop même avant 5 mois, car pour un enfant cette notion est très abstraite et la temporalité est différente. Ainsi, vous pouvez mettre des mots sur la réalité au début, puis en parler plus vers les derniers mois.
La grossesse est déjà un bon moment pour commencer à construire le lien fraternel. Vous pouvez tenter de créer une relation en faisant sentir bébé à votre enfant dans le ventre par exemple et stimuler son imagination en lui demandant d’imaginer ce qu’il pourrait faire avec lui ou elle.
Rester attentifs à ses questions est souvent le meilleur moyen de répondre et de s’adapter à son désir de savoir en respectant les limites qu’il mettra seul.
A la fin de la grossesse, il sera important de lui expliquer ce qu’il se passera lors du départ à la maternité , qui s’occupera de lui et combien de temps cela durera. Dans l’idéal, il est préférable que les habitudes de l’enfant ne soient pas trop chamboulées en étant gardé dans un lieu qu’il connait bien. Vous pourrez ensuite lui faire rendre visite à son petit frère ou sa petite soeur à la maternité pour une première rencontre.
Au fur et à mesure, vous pouvez lui expliquer le développement du bébé et mettre en avant ce qui est commun: « tu sais, toi aussi je t’ai eu dans mon ventre », « pour toi aussi nous avons fait ta chambre…. »
Quand ils attendent un sexe plus qu’un autre, vous pouvez l’amener à exprimer pourquoi il pense que ce serait mieux. L’amener aussi à percevoir tout ce qu’il pourra faire avec l’autre sexe et surtout le valoriser sur tout ce qu’il sait faire, sur sa position de “grand”. Rappelez lui qu’il restera toujours le premier enfant de papa et maman.
Comment peut-il réagir?
-La regression:
Parfois votre enfant s’attendait à rencontrer un copain de jeu et il ne découvre qu’un bébé qui pleure, accapare l’attention des parents, une petite personne qu’il faut manier avec précaution… Tout cela peut amener de la déception chez lui, et le désir de le ramener « au magasin des bébés »!
Si votre enfant régresse, c’est qu’il se prépare et fait ses propres réaménagements intérieurs alors n’hésitez pas à le laisser faire, et répondre à son besoin de maternage.
Les régressions sont normales et éphémères alors il est important de ne pas les faire trop remarquer. L’enfant va souvent s’identifier au bébé, et va avoir envie de revenir à cet âge pour regagner cette place privilégiée. Montrez-lui les avantages de sa place d’aîné avec tous ce qu’il peut et sait faire, et lui montrer que les places différentes sont complémentaires et importantes.
Devant l’extase des parents qui observent les roulades de bébé, il peut se sentir exclu et tenter de trouver le moyen d’attirer à nouveau votre attention. Il faudra dans les moments plus difficiles lui expliquer ce que vous faisiez également pour lui quand il était bébé, en reprenant les photos de lui bébé pour revisiter avec lui ces premiers instants.
Il est important de l’amener à lui donner envie de grandir et de faire partie du monde des plus grands, et qu’il ou elle a un rôle à jouer. S’il en a envie vous pouvez l’associer aux soins du bébé.
Il est nécessaire de le valoriser dans sa position de grand mais également lui laisser le droit d’être petit.
Il est important aussi que votre ainé puisse encore avoir des moments privilégiés avec vous et avec ses deux parents, alors tentez de lui accorder un peu de temps rien qu’à lui.
– La rivalité et l’agressivité:
La rivalité et la jalousie peuvent aussi partie du développement de l’enfant et de la relation fratrique. Parfois, votre aîné peut se montrer quelque peu agressif envers ce bébé qui attire tous les regards. Cela peut être franc ou bien débuter par une étreinte un peu trop appuyée! Il s’agit d’y être attentif sans s’alarmer, et de mettre des limites.
Essayez de mettre des mots sur ce qu’il ressent: il a le droit d’être en colère, cela peut être difficile pour lui mais il doit l’exprimer d’une autre façon; il est interdit de taper ou de mordre. Parfois, il est intéressant en fonction de l’âge de l’enfant, de lui demander ce dont il aurait besoin et ainsi engager une discussion afin qu’il perçoive qu’il est toujours aussi important pour vous.
Vous pouvez aussi lui demander de dessiner la famille, ce qui vous permettra de percevoir à quelle place est le bébé, s’il est absent, présent ou à l’écart!
Les tips qui peuvent aider:
– Emmener l’aîné à l’échographie: il s’agit d’un acte médical, et d’un vécu intime du couple et du corps de la mère. De plus, cela peut parfois être un lieu d’annonce de moins bonnes nouvelles dont il faut pouvoir protéger l’enfant. On peut par exemple lui montrer l’échographie après.
– C’est difficile mais il est préférable de ne pas trop évoquer sa fatigue auprès de votre enfant qui pourra en vouloir très vite au bébé, même si parfois des grossesses difficiles peuvent amener ça et il faudra alors l’expliquer.
– Le jour du retour de la maternité, l’aîné peut accueillir l’enfant qui fera découvrir à son petit frère ou sa petite soeur leur foyer commun.
-Prévenez aussi votre entourage lors de leurs visites afin qu’ils oublient pas de s’intéresser au grand également!
– Répartissez vous les tâches entre les deux parents afin que chacun puisse s’occuper du bébé et de l’aîné, en tentant de ne pas toujours le faire passer en second. Vers 3 ans, une trop longue attente peut facilement générer des sentiments de frustration et d’abandon qui peuvent amener de la colère puis du ressentiment.
– Avec l’aîné, il peut être intéressant de lui faire choisir le doudou ou un autre cadeau et de lui donner le jour de la naissance. En sens inverse, vous pouvez préparer un cadeau qui serait donné par le bébé à l’aîné, cela prépare au fait qu’on peut se donner des choses et partager.
– Proposez des livres à votre aîné que vous pourriez lire ensemble concernant l’arrivée d’un petit frère ou d’une petite soeur.
Et le couple dans tout ça?
Cela dépend de la façon dont on a géré les “difficultés” à la naissance du premier enfant. Si on a su faire face à deux, il est probable qu’on saura trouver assez rapidement un nouvel équilibre après l’arrivée du second. En revanche, s’il reste de cette expérience beaucoup de rancœurs, celles-ci peuvent être réactivées, s’exposant alors à de fortes turbulences. C’est vrai notamment pour les couples qui ne vont pas très bien et qui, plus ou moins consciemment, ont souhaité avoir un second enfant dans l’espoir de renforcer leurs liens.
Si vous pouvez, faites vous aider par l’entourage: s’octroyer des moments à deux peut être bénéfique pour toute la famille!
Dernier point, tentez de rester ancrée dans le présent, lâcher prise et focalisez-vous sur l’essentiel.Tout nous paraît toujours plus insurmontable dans l’imagination que dans la réalité. Faites-vous confiance, le temps sera porteur et soyez indulgente avec vous et votre entourage.
Avec ♡,
Capucine.