La grossesse, puis la naissance d’un enfant représentent un bouleversement dans la vie qui touche souvent au plus profond de son être.
Chaque histoire est individuelle, chaque naissance est différente et chaque bébé est unique…et tout cela influe sur la manière que nous avons de gérer ces changements.
Nous sommes tous et toutes confrontés à ces situations ; se les rappeler peut aider à relativiser et prendre du recul.
Voici quelques axes pour vivre au mieux ces changements:
- Accepter une phase de transition nécessaire:
Avec l’arrivée d’un bébé, la relation de couple peut se voir modifiée et devra se réorganiser. Le couple ne sera ainsi plus aussi libre qu’auparavant, mais peut aussi prendre une nouvelle tournure. Ainsi, tout en découvrant un quotidien et des préoccupations différents, la relation de couple peut tout à fait s’avérer aussi forte et belle que par le passé (voire plus encore:))
Tout n’est pas toujours simple et évident mais tentez de vous focalisez sur ce qui fonctionne, sur vos petites victoires du quotidien. On le redit, le but n’est pas d’être une mère parfaite mais une mère suffisamment bonne suffira largement à votre bébé qui trouvera aussi à développer des capacités d’adaptation au fur et à mesure.
Essayer de commencer petit à petit à vous accorder du temps pour prendre soin de vous; tout le monde en ressentira les bénéfices.
- Pour le conjoint, accepter la période de « fusion mère-bébé » :
Si parfois, le lien mère-bébé peut être un peu plus long à se mettre en place, sans que cela ne soit inquiétant, on observe souvent une relation très particulière se nouer entre le bébé et la maman à la naissance, et ce durant les 3 premiers mois. Cette période permet ainsi à la mère de mieux répondre aux besoins du bébé et d’établir une transition entre la vie intra-utérine de la grossesse, et la vie à l’extérieur pour le bébé.
Ainsi, le père peut se sentir exclu de cette relation particulière, et se trouve contraint de devoir accepter que l’attention soit focalisée sur le bébé , afin de mieux répondre à ses besoins et parce que cela est nécessaire pour la construction de la sécurité intérieure du bébé. Il est important de savoir que cette phase est rencontrée par la plupart des parents et qu’elle est normale et momentanée.
Toutefois, il s’agit aussi pour la jeune mère de parvenir à lui faire une place, et d’ouvrir « la bulle mère-bébé » à un certain moment, pour faire ainsi rentrer le père dans cet espace pour le transformer en une triade.
Il y a des situations individuelles qui font que parfois on peut être maman solo et qu’on ne peut s’appuyer sur un conjoint à l’arrivée du bébé, mais finalement ces informations restent les mêmes en permettant au bébé la rencontre avec la famille élargie au fur et à mesure.
- Communiquer !!
Ce qui sauve les couples, les mères et les pères c’est souvent la communication! Evoquer ce qui a été douloureux dans la journée avec votre bébé, les sentiments ambivalents et parfois inavouables qui peuvent vous traverser, peuvent être autant de soulagements.
Ensuite, communiquez sur vos éventuels désaccords, vos attentes car chacun se place en fonction de son histoire, vis à vis des parents qu’il a eu, et de l’enfant qu’il a été, et souhaitant ou non reproduire (en partie) ce même vécu.
- Accepter de ne pas tout comprendre de son bébé:
Oui, un bébé n’est pas simple à comprendre, vous allez vous appréhender pour ensuite mieux vous connaître. Il vous faudra du temps avant de décoder le « langage » de votre bébé, et vous y parviendrez de manière progressive, en expérimentant des choses et en vous trompant. Petit à petit, des choses deviendront plus simples, et d’autres questions apparaîtront, car comprendre ses enfants est le travail de toute une vie!
La naissance peut aussi refléter un décalage entre le bébé qu’on dit « imaginaire » , celui auquel vous avez rêvé pendant 9 mois et que vous avez imaginé physiquement et dans son tempérament, et le bébé « réel » qui est parfois bien différent. Un temps d’adaptation est parfois nécessaire pour accepter ces différences et ce décalage entre ces deux bébés qui peuvent être opposés. Tentez d’accepter ses sentiments ambivalents teintés parfois de désillusion mis qui pourront laisser apparaître ensuite un vrai bonheur auprès de votre bébé.
- Laisser une place au père et lui faire confiance: vouloir qu’il s’investisse et accepter qu’il ne fasse pas pareil que vous!
Pour les mères, comme le bébé est vulnérable, incapable de faire part de ses besoins, incapable de les satisfaire de façon autonome, elles cherchent à les anticiper. Et cette attitude, parfois très présente, peut être perçue par les pères comme un manque de confiance.
Il est important que le père se sente suffisamment en confiance pour s’investir auprès de votre nourrisson. Il est ainsi indispensable d’accepter qu’il ne procède pas forcément comme vous sans lui en faire le reproche. Votre bébé a besoin aussi de styles parentaux différents !
Aussi, parfois un sentiment de rivalité peut s’installer entre chaque parent, se sentant par exemple moins assuré.e pour apaiser bébé, lui donner le bain ou encore le biberon. Chacun des parents développe des compétences dans différents champs qui en font sa spécificité. Si parfois un sentiment d’envie ou de jalousie peut apparaître, essayez d’y être vigilants en vous focalisant sur l’intérêt de votre enfant avant tout. N’oubliez pas non plus, les choses évoluent en fonction des stades de développement de votre enfant.
Partager et faire ensemble est souvent la clé, alors attelez vous à former une équipe, plutôt qu’à compter les points!
- La fatigue sera votre quotidien: le savoir avant, et l’accepter!
On ne va pas se mentir, la fatigue sera votre quotidien! Certains disent même qu’avant cela vous ne pouviez savoir ce « qu’être fatigué » signifie…Le bébé a un rythme spécifique, ne perçoit pas la différence entre le jour et la nuit, il peut être anxieux, avoir faim, pleurer pour s’exprimer, ce qui rendra vos journées chargées et vos nuits entrecoupées.
Vous devrez vous serrer les coudes avec votre conjoint pour y faire face.
Trop souvent, au sein du couple, on n’est pas suffisamment préparé à tenir compte de l’épuisement de l’autre. Avec, dès lors, le risque d’entrer dans une logique de compétition : « Je suis plus fatigué.e que toi, donc c’est à toi de préparer le biberon », ou « moi j’ai travaillé toute la journée… » .
Il semble plus porteur de tenter d’affronter en commun cette fatigue, car cette dernière souvent décuple l’irritabilité et abaisse les seuils de tolérance. Alors soutenez-vous et dites-vous que cela passera, sous peine de vous retrouvez dans les reproches et une logique délétère pour votre couple.
Concernant les loisirs, il ne s’agit pas pour chacun des membres du couple de revoir ses ambitions à la baisse, mais de les partager avec l’autre et de fixer en commun des priorités.
L’épuisement maternel est aussi une réalité comme le baby-blues ou encore la dépression maternelle, mais en se montrant indulgent envers nous-même cela peut être un premier pas vers le mieux-être.
Si vous vous sentez à bout, que vous appréhendez la journée suivante, faites vous aider.
Le père peut lui aussi traverser une période compliquée. L’arrivée d’un fils ou d’une fille leur fait prendre conscience de questions plus existentielles liées à l’ordre des générations, et éveillent chez eux un sentiment de responsabilité qui parfois les écrase et les incite à prendre la fuite.
De leur côté, les femmes deviennent mères avec plusieurs années de décalage par rapport aux générations précédentes, à une phase souvent clé de leur carrière professionnelle, à un moment aussi où elles ressentent un plus grand besoin de contrôle.
- Faire face aux changements physiques :
Vous allez avoir besoin de temps pour prendre soin de vous et vous remettre des changements physiques qu’imposent la grossesse et le post-partum. Il est parfois difficile d’appréhender ce nouveau corps, où le ventre est encore là mais avec également la sensation de vide intérieur alors que votre bébé est à présent né. Une sensation de manque peut s’installer ou parfois un soulagement. Dans tous les cas, faire face à ce nouveau corps, parfois marqué par une cicatrice ou des souvenirs douloureux, prend du temps pour regagner estime de soi et équilibre. Alors consacrer du temps pour en prendre soin est capital!
- Revoir ses exigences à la baisse
Il va falloir accepter de revoir vos exigences notamment en terme de ménage, de rangement et par la suite de repas.
De plus, si les visites peuvent être agréables pour vous changer les idées, cela peut aussi engendrer de la préparation, de la fatigue et de l’usure …alors si vous n’en avez pas envie écoutez-vous.
Attention aussi aux nombreuses comparaisons que vous pourriez être tenté.es de faire avec les enfants des autres. Des mamans peuvent vous expliquer que leurs bébés ont fait leurs nuits dès le retour de la maternité, ou qu’ils grossissaient très bien ou encore qu’il marchaient à 9 mois. Ce n’est que le début et n’oubliez pas que chaque bébé est différent dans sa vitesse de développement et son tempérament. Parfois, les débuts sont plus difficiles que la suite et inversement. Encore une fois, vous seule savez comment vous souhaitez l’élever et ce qui vous correspond à lui et à vous.
Même si c’est de la logistique, n’hésitez pas à sortir un peu avec bébé : cela vous fera le plus grand bien à vous et lui, et parce que faire prendre l’air aux nourrissons est important aussi bien pour la régulation de leur rythmes circadiens (jour/nuit) que pour leur santé.
- Accepter de l’aide!
Même si on veut souvent y arriver seule, malheureusement c’est parfois un but qui peut s’avérer délétère. Vous êtes pleine de ressources mais vous n’êtes pas un robot; plus vous commencerez rapidement et puis ce sera plus facile par la suite.
Il sera ainsi nécessaire d’accepter l’aide des parents, de la belle famille ou des amis…difficile parfois de s’y résoudre mais demander de l’aide, essayer pour voir ce que ça peut donner est souvent nécessaire.
Confier votre bébé une heure pour partir faire une course, un peu d’aide pour le ménage… Il vous faudra en revanche être attentive à ne pas prendre en considération tous les conseils extérieurs qui risquent de parasiter votre intime conviction et de ne plus savoir comment faire. Inspirez-vous et faites les choses à votre manière.
Soyez attentive à votre état. Une aide extérieure peut parfois être bénéfique alors n’hésitez pas à vous tourner vers des professionnels, vers votre sage-femme qui peut vous guider lors du retour à domicile, la PMI, une conseillère en lactation, un médecin ou un psychologue….
Parfois les circonstances sont cependant trop éprouvantes et il nous arrive d’être totalement démunie pour aller vers notre bébé. L’appui d’un professionnel nous permet alors de faire face à nos souffrances pour tisser un récit réparateur.
Capucine♡