Cette période si spécifique et inédite de confinement engendre de nombreuses conséquences sur nos vies et notre psychisme.
Ainsi, face à cette situation préoccupante, voici quelques clés pour aborder le sujet du coronavirus avec vos enfants de tout âge. Cette période est compliquée et délicate pour tout le monde alors surtout, soyez indulgent.e avec vous même. Faites comme vous pouvez, sans vous mettre la pression, écoutez votre instinct. Notre volonté est de vous donner des éléments à piocher en fonction de vos attentes, de vos besoins. Nous vous invitons à vous appropriez ce qui vous intéresse:)

- Que pouvons-nous dire à nos enfants?
Si les enfants sont avant tout sensibles aux angoisses des adultes, il s’agit alors d’être vigilants à nos propres peurs et tenter de les apaiser. Nous pourrons y parvenir notamment grâce à différentes préconisations telles que: garder un cycle veille/sommeil, préserver un rythme, s’accorder du temps seul.e et de loisirs, ou encore accepter de ne rien faire !
Les enfants ont leurs représentations, leurs peurs aussi qui sont souvent le reflet de celles des adultes.
Il est aussi intéressant de voir qu’en s’adressant aux enfants pour leur expliquer la situation, cela a souvent un effet positif sur nos propres craintes en tant qu’adultes, nous permettant de les mettre ainsi à distance.
Les enfants comprennent ce qu’il se passe autour d’eux, souvent bien plus qu’on ne le croit. Chaque parent le sait pour l’avoir souvent expérimenté, et la science confirme cette intuition : sans avoir la capacité à mettre les mots exacts sur ce qu’ils perçoivent, les enfants sont très réceptifs à leur environnement et ont besoin qu’on les rassure quand celui-ci devient inhabituel.
En âge primaire, ils engagent de véritables réflexions sur le danger, la mort, la peur. Leur répondre, les écouter est essentiel. Les adolescents vont avoir des avis souvent tranchés. Ce sont des occasions de les découvrir dans leur maturité.
Tout d’abord, pour les enfants d’âge scolaire, il semble important de proposer un espace de discussion ouvert et sécure afin de leur permettre de poser toutes leurs questions.
Il s’agit de donner des informations mais aussi d’avancer à leur rythme sans devancer leurs questionnements. Il est important de ne pas forcer les enfants tant qu’ils ne sont pas prêts à en parler. Certains préfèrent ne pas trop en savoir, d’autres auront beaucoup de questions dont vous n’aurez peut-être pas les réponses.
Il est aussi important de nommer le « coronavirus » et de ne pas seulement dire une maladie avec son nom propre pour que l’enfant comprenne de quoi il s’agit et qu’il ne craigne pas ensuite toutes maladies. Il s’agit peut être d’expliquer que les adultes, les médecins et les infirmières sont là pour s’occuper des gens malades. Il est intéressant de leur rappeler aussi qu’ils sont importants à leur niveau pour lutter contre le virus en restant à la maison! Leur rappeler que lorsqu’on est malade on peut transmettre sa maladie aux autres et que c’est pour cela qu’on reste pendant quelque temps sans les voir.
Les images de soignants masqués peuvent être assez effrayantes pour les enfants n’ayant plus accès à tous les repères émotionnels donnés par le visage, notamment pour les plus petits. Il s‘agit de tenter de leur expliquer pourquoi les gens portent un masque (pour empêcher le virus de rentrer) et pourquoi pas de le tourner sous forme de jeu! Si les enfants jouent à lutter contre le virus par exemple, cela sera aussi pour eux une manière de se l’approprier et de lutter contre leurs angoisses.
Essayez de répondre avec des mots et des concepts adaptés à chaque âge.
Il s’agit, dans la mesure du possible, d’informer sans alarmer, mais cela n’est pas toujours chose aisée quand soi-même nous manquons de réponses à nos propres questions et angoisses.
Ainsi, n’hésitez pas à répondre aux questions avec honnêteté, car il est important de transmettre aussi notre incertitude. Même s’il est vrai que cela peut ne pas être rassurant pour un enfant, cela n’impactera pas sa capacité à faire confiance.
Avec les plus grands , il peut être intéressant de se servir de ces moments de questionnements pour les faire réfléchir et leur demander ce qu’ils en pensent eux, de leur point de vue.
Ce temps de confinement pourrait aussi se transformer en cercle vertueux et en un moment positif. En effet, leur permettre d’exprimer ce qu’est pour eux ce virus, et les raisons du confinement ouvrira des portes à la discussion. Ce moment pourra ainsi devenir un temps de partage des points de vue, de temps passé à échanger avec ses enfants, de les écouter sans pression ni temps limité.
Le dessin peut également être une ressource pour exprimer ce qui les inquiètent et pour échanger avec eux sur ce qu’ils ont dessiné.
Il s’agira aussi d’être prêt.e à répéter et à reformuler plusieurs fois les choses car cela peut être des concepts compliqués à comprendre.
Il me semble aussi important que le sujet n’envahisse pas toutes les discussions et l’atmosphère, aussi bien par les propos que par les images qu’ils peuvent voir à la télévision. Tentez d’être attentifs dans la mesure du possible aux images du journal télévisé notamment qui intéressent tout le monde mais qui peuvent vite être anxiogènes pour les enfants, avec des mots et des images qu’ils ne peuvent analyser.

- Et pour les plus petits qui n’ont pas accès au langage?
Dès son plus jeune âge le bébé est un être de langage. Si le sens des mots n’est bien sûr pas compris complètement, il en perçoit les émotions véhiculées.
Ainsi, même chez le nouveau-né, il s’agit de lui expliquer avec des mots simples la période spécifique que nous traversons, et qui impacte la vie de ses parents et la sienne par ricochets.
Vous pouvez expliquer à votre bébé que les prochains jours seront avec papa et maman par exemple. Il écoutera surtout les émotions que vous transmettrez. Choisissez des mots simples et une information courte.
Il est nécessaire de lui expliquer pourquoi sa « routine » a changé. Notamment, s’il ne va plus à la crèche ou chez le nounou, expliquez-lui que pendant ce temps-là, les gens qui s’occupaient de lui continuent de penser à lui. N’hésitez pas à lui dire que c’est une période spécifique qui s’arrêtera, il retrouvera les personnes qui s’occupent de lui au quotidien.
Il se peut d’ailleurs en fonction des âges de votre enfant, que la séparation soit plus difficile à la fin de ce confinement. Si on peut penser après tout qu’il ne s’agit que d’une « période de vacances » comme certains peuvent en vivre pendant 1 mois avec leur enfant l’été, c’est toutefois différent car le bébé est très peu confronté à d’autres visages et personnes. Certains bébés s’accommoderont très bien de ce retour à la vie normale d’autres pourront montrer quelques signes d’insécurité qui seront passagers. Il s’agira lors de la reprise de l’y préparer également!

- Quel est l’impact de ce confinement sur les enfants et en particulier sur les bébés?
Les enfants ont des facultés d’adaptation et des ressources d’inventivité incroyables qui peuvent nous aider, nous adultes.
Pour les bébés, il faut vous dire que vous allez pouvoir profiter de ce confinement pour suivre son rythme! Les premiers mois, c’est ce dont il a besoin, aussi bien dans son sommeil (il ne connaît pas la différence entre le jour et la nuit…), que dans son alimentation ou ses besoins de relations.
En tous cas soyez rassuré.es, pour un nouveau-né, ce confinement ne sera que bénéfique. Un nourrisson a avant-tout besoin de continuité dans son environnement. Ainsi l’absence de visages étrangers, les routines de la journée et la stabilité des lieux et des personnes va contribuer à renforcer sa sécurité interne.
En effet, un bébé n’a besoin que de ses figures d’attachement disponibles et qui répondent à ses besoins physiques et affectifs de sécurité.
Le plus difficile sera plutôt pour vous qui ne pouvez être relayé.e par la famille ou par des amis.
Si les pleurs sont trop difficiles, notamment en fin de journée, un bain suivi d’un massage ou d’un gros câlin pourront l’apaiser.
Gardez en tête que les réseaux sociaux peuvent véhiculer des images, instants de vie qui paraissent parfaits, ils sont en avant tout choisis! Nous avons tous les mêmes difficultés, plus ou moins difficiles. Surtout, ne vous comparez pas et soyez bienveillant.e avec vous-même!
La notion du temps qui passe chez le bébé est très différente. Tout est « nouveauté » et découvertes pour lui et l’ennui, même dans un périmètre restreint, n’existe pas encore pour lui. Il s’agit surtout de nos représentations et besoins d’adultes qui s’expriment alors ne vous mettez pas de trop de pression.
Idées d’activités pour bébés et enfants jusqu’à deux ans:
Voici quelques activités que vous pouvez proposer aux plus jeunes enfants.
– Livres – Imagiers: Les bébés apprécient observer les dessins et images.
– Les comptines font toujours leur effet, notamment celles avec des jeux de doigts ou nommant les parties du corps.
– Les balles et jeux à tirer font toujours recette.
Comme il est complexe de faire les courses et de se procurer de nouveaux jeux, l’idée est d’en confectionner vous-même :
-Utilisez une boîte pour mettre des cubes par exemple que votre enfant aura plaisir à mettre et à enlever de sa boîte.
Vous pouvez également jouer à vous cacher derrière la boîte, fous rire assurés!
– Les gros cartons peuvent aussi faire office de jeu pour se mettre dedans se cacher aussi.
– Vous pouvez également faire un véritable parcours de motricité dans votre salon. Le bébé est en pleine acquisition de sa motricité et exerce son équilibre. Dans cette période, il a aussi besoin de se dépenser. Pieds nus ou en chaussons mous pour former au mieux sa voute plantaire, lui permettre d’avoir toutes les sensations nécessaires, et ne pas glisser afin de ne pas le mettre en difficulté. Ainsi construisez, grâce à des coussins, poufs ou autre des endroits spécifiques où il puisse grimper. Cela permettra qu’il n’escalade pas forcément votre table basse !
Vers un an vous pouvez commencez également à lui proposer un gros crayon sur une feuille pour gribouiller, mais toujours accompagné si vous tenez à votre table, canapé and Co :).
J’espère que cet article vous a plu et que vous avez pu y piocher des éléments qui vous aideront dans cette période si particulière.
Prenez bien soin de vous,
Capucine.